Face au Covid-19, de nombreux thérapeutes choisissent de proposer des séances par skype. Petit tour d’horizon des avantages et inconvénients.

Les inconvénients

  • Pour un thérapeute psychocorporel, le principal inconvénient est évident : le travail corporel et les massages sont proscrits.
  • Le thérapeute ne voit pas le client entièrement et peut perdre des informations non verbales, comme un pied qui marque des signes d’impatience par exemple.
  • L’environnement qui apparaît à l’écran peut altérer la concentration du thérapeute et du client.
  • Le cabinet reste l’univers du thérapeute, un lieu neutre où l’on peut plus facilement se livrer.
  • S’il appelle de chez lui, le client peut être sur ses gardes. De peur par exemple que quelqu’un entre dans la pièce. Et c’est d’autant plus vrai en ces périodes ou les enfants et parfois la compagne ou le compagnon sont eux aussi confinés.
  • Le client peut aussi avoir une réticence à livrer des choses qu’il n’a jamais dites, par exemple, à la personne présente dans la pièce à côté.
  • La technique, ça ne marche jamais. On n’est jamais à l’abri d’une connexion défaillante.
  • Le client et le thérapeute peuvent être dérangés à tout moment. Un chat qui passe devant l’écran, passe encore, mais le facteur qui sonne à la porte, c’est plus gênant.

Les avantages :

  • Le principal avantage est de maintenir le lien malgré les mesures gouvernementales, de laisser un espace ouvert pour que le client puisse poser ce qui l’agit dans cette période.
  • Une séance à distance ne se limite pas à un travail verbal. Il est possible d’utiliser des rêves éveillés ou de proposer à la personne de revenir dans son corps. Cela dépend du client mais à vrai dire, comme en face à face.
  • Il est possible dans l’intention de créer une bulle avec le client comme dans un cabinet.
  • Le patient peut arriver à dire plus facilement.L’écran créé une distance. Mais c’est variable d’une personne à l’autre, celle qui souffre d’un sentiment d’abandon ne réagira pas de même manière qu’une autre qui se sent très facilement envahie.
  • De mon expérience personnelle, le travail peut se révéler parfois plus efficace qu’en face à face.Et vous, utilisez-vous cet outil ? Quel bilan en faites-vous ? Partagez vos expériences ci-dessous.

RB

4 Comments

  1. Emmanuelle BOINVILLIERS

    J’ai eu la chance d’avoir un peu d’experience avec les séances Skype du fait de clients ayant déménagé mai souhaitant garder le contact. Du coup je sais que ça peut vraiment marcher.

    J’ai pu expérimenté toutes sortes d’approche, végéto, travail sur les rêves, travail sur le regard, et bien sur en restant toujours connecté avec les sensations.
Mon 1er client souffrait de graves crises de panique, il est maintenant à Madrid et c’est très encourageant de voir la résilience qu’il a maintenant.
    
Un des éléments le plus important que j’intègre est que la personne se connecte à un moment clé de ressource : un moment de bonheur, de bien être, de sécurité, de joie.. Cela peut-être dans l’enfance, ou plus tard. Si c’est difficile, on contacte ce moment dans le moment présent, avec l’aide d’une méditation guidée par exemple. Quand la personne a vraiment contacté cela dans son corps c’est plus rassurant d’aller ressentir les émotions difficiles. Il y a un ancrage dans le bon auquel il est facile de revenir.
    
Bien sur le contact physique manque, mais la voix est aussi très importante. Ceci dit, on est habitués dans ce mode de communication d’être toujours sur ce médium et là en l’occurence il est vraiment important de laisser l’espace et d’écouter aussi le silence.
    Voilà!
    Bien à vous

  2. ENAULT

    J’ai expérimenté, gratuitement, une première séance par Zoom avec une image un peu hachée par moment. Mais globalement, l’expérience était correcte. J’ai utilisé mes outils de sophrologie pour accompagner la personne dans ses ressentis, l’aider à faire davantage de place à sa respiration, lui faire prendre conscience de sa densité et de ses contours physiques, psychiques et énergétiques notamment à travers une visualisation sur sa bulle ou cocon de protection.
    Je me sentais un peu stressée à l’idée d’utiliser Zoom car je préfère de loin le face à face, mais j’ai été rassurée par la satisfaction mutuelle éprouvée quant aux effets de la séance. La personne a tout de suite repris rdv pour la semaine suivante !
    Je me sens maintenant beaucoup plus assurée pour proposer cette alternative à mes autres patients, de manière rémunérée cette fois. Je leur avais déjà suggéré qu’il était possible de faire des séances à distance mais c’était au début du confinement.
    J’ai l’impression que le repli sur soi et la posture d’attente du début sont en train de laisser place à une organisation qui s’installe. Je vais recontacter mes patients et, légitimement, leur proposer de poursuivre le travail à distance, non seulement comme une possibilité mais comme une nécessité dans la continuité et la cohérence du processus engagé.
    Pour cela, je compte utiliser bien évidemment la sophrologie mais aussi les RED et les outils de végéto.

  3. Magali Barreau

    Bonjour.
    J’ai accompagné cette semaine 8 séances skype. j’ai été très surprise de la profondeur du travail qui s’est effectué à chaque fois. J’ai veillé à maintenir les personnes en contact avec leurs sensations corporelles et ai eu l’impression qu’être dans leur milieu intime a soutenu les personnes en termes de sécurité. L’une des séances à même abouti à une naissance, cela m’a mis un peu en panique puis le dénouement s’est fait très positivement en utilisant des suggestions verbales de contact que je donnais à la personne en fonction de mon intuition… assez magique comme moment !
    Les personnes qui ont refusé ce type d’accompagnement ont souvent invoqué effectivement la difficulté à s’isoler et maintenir une confidentialité alors qu’elles partagent leur lieu de confinement avec le reste de leur famille. Les refus se sont aussi imposés de la part des personnes qui manifestaient déjà une forme de résistance dans le processus en cours au moment de la mise en place des mesures de confinement.

  4. Sophie Miguet

    Certaines personnes ont du mal à se connecter à Skype. Hangouts ou Whatsapp se sont montrés plus adaptés.
    Entre l’image qui ne passe pas toujours bien, les débits limités à la campagne et la distance créée, la séance « skype » est vraiment moins bien qu’une séance en cabinet. Toutefois, j’ai testé à distance un outil qui fonctionne bien et qui est efficace pour aider à gérer les émotions, c’est l’EFT. J’envisage pour les prochaines séances aussi de guider les personnes avec des méditations de protection (cf travail d’Achim).